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Témoignages des élèves
Après plusieurs années d'apprentissage et de vie musicale au conservatoire de Colmar, quel regard les anciens élèves portent-ils sur leur parcours ?
Je n'ai réalisé que récemment ma chance d'avoir appris à jouer du violon
Cela fait plus de quinze ans aujourd'hui que le violon fait partie de ma vie. Dès le début de mon éveil musical j'ai voulu apprendre à en jouer, et mon rêve s'est exaucé lorsque je suis entrée au conservatoire de Colmar.
J'y ai passé de merveilleux moments, aussi bien en cours (merci Hélène !), qu'à l'orchestre (C, B et A). Je m'y suis fait de nombreux amis avec qui je suis encore en contact aujourd'hui et je ne regrette pas une seule seconde d'avoir continué à jouer jusqu'à mes 18 ans.
L'apprentissage de cet instrument n'a certes pas été facile, mes problèmes étant dus au manque de confiance en soi, au manque de temps, et surtout au manque de motivation à devenir violoniste professionnel. En effet, je savais dès le début que je voulais jouer du violon en tant qu'amateur et je ne comprenais pas toujours la nécessité de beaucoup travailler mon instrument. En réalité j'en ai compris l'intérêt une fois avoir arrêté le conservatoire. Je me suis rendu compte que même en arrêtant de jouer du violon pendant plusieurs mois, je pouvais reprendre mon instrument et jouer quelques morceaux car mon niveau me le permettait.
Après deux longues années où je n'ai pas eu l'occasion de beaucoup jouer, j'ai pu donc ressortir mon violon pour de bon, en sachant toujours en jouer ! J'ai eu par la suite la chance de faire partie des musiciens d'une comédie musicale (amateur) à Paris, et d'intégrer un orchestre durant mes études à l'étranger.
Je n'ai réalisé que récemment ma chance d'avoir appris à jouer du violon. Peu de personnes en ont la possibilité ou la volonté et pourtant cela vous permet de rencontrer de nombreuses personnes et surtout cela témoigne de votre ouverture d'esprit et de votre capacité à travailler. Je n'hésite pas d'ailleurs à mettre en avant ceci lors de mes recherches de stages.. (et ça marche !)
J'aimerais remercier tous ceux qui m'ont accompagné durant mes années d'études musicales, notamment Hélène, et souhaiter réussite et courage à tous les violonistes du conservatoire de Colmar !
Anne-Claire, violoniste
C'est une chance d’avoir pu apprendre à jouer du clavecin
Apprendre à jouer du clavecin, c'était pour moi un rêve tellement impossible que je n'y pensais presque plus. N'ayant débuté au piano que très tard (à l'adolescence), j'ai compris assez rapidement que ce n'était pas mon instrument préféré mais le clavecin, en raison du répertoire que je prenais plaisir à jouer au clavier.
Lors des portes ouvertes du conservatoire en 2006, j'ai été voir le clavecin et j'ai fait connaissance avec Estelle Gerthoffert, à qui j'ai exprimé mon intérêt pour cet instrument. J'ai ainsi pu débuter les cours de clavecin. C'était une époque où j'avais la possibilité d'assister au cours hebdomadaire et de travailler au moins 1 heure par jour presque tous les jours car mon emploi du temps me le permettait.
Cela a été une expérience très enrichissante. J'ai pu déchiffrer des partitions que je n'aurais jamais pensé pouvoir aborder comme quelques préludes et fugues du clavier bien tempéré de J. S. Bach. J'ai participé à plusieurs auditions d'élèves. Le clavecin m'a aussi permis de découvrir la musique française des XVIIe et XVIIIe siècles. J'ai aussi lu plusieurs ouvrages sur l'instrument, ses compositeurs et interprètes et j'ai eu la chance d'assister à des concerts magnifiques et de mieux les apprécier.
Malheureusement j'ai été obligée d'arrêter les cours en raison de mes horaires de travail mais dès que j'ai un peu de temps, j'essaie de jouer au piano les pièces que j'ai travaillées au clavecin et j'en apprends également d'autres. J'espère pouvoir un jour reprendre les cours et aussi acheter un clavecin.
Aujourd'hui je crois que c'est une chance d’avoir pu apprendre à jouer du clavecin dans le conservatoire d'une ville de la taille de Colmar et avec une professeure comme Estelle, patiente et passionnée ; je la remercie pour tout ce qu'elle m'a apporté pendant ces années.
Gabriella Carelli, claveciniste
Le jeu en vaut vraiment la chandelle
Cela fait près de 14 ans que j'ai franchi pour la première fois le petit passage sous les remparts, qui conduit à la cour du conservatoire. J'avais 7 ans, et je n'ai cessé de m'y rendre régulièrement qu'à 16 ans lorsque mes études m'ont obligée à quitter Colmar. Depuis, mon violon m'a toujours accompagnée : à Paris d'abord, puis à Vienne (Autriche) pendant un an, puis de nouveau à Paris. Il m'a toujours permis de m'évader un peu, même s'il est parfois plus difficile de s'y mettre lorsqu'on joue moins régulièrement.
Je me souviens que les débuts n'ont pas toujours été faciles ; j'avais, comme nous tous, envie de progresser très vite et je n'aimais pas m'embarrasser de gammes et d'exercices de Sevcik (n'est-ce pas, Hélène ?... ) ! Pourtant, il faut reconnaître que c'est comme ça qu'on s'améliore. Et une fois qu'on a acquis assez de pratique pour pouvoir jouer des pièces très différentes, c'est un vrai bonheur...
J'ai eu la chance de passer plusieurs années à l'orchestre et cela reste parmi mes meilleurs souvenirs. La musique est une merveilleuse occasion de rencontrer des gens de tous horizons, avec lesquels on peut partager des moments d'émotion et de détente. J'ai aussi pu constater dans la suite de mes études que la musique nous permet de nous rapprocher de personnes vers lesquelles on ne serait pas allés spontanément, voire de personnes qui parlent une autre langue que la nôtre. Pour avoir joué du Beethoven à l'Orangerie du château de Schönbrunn à Vienne, entourée d'étudiants de toutes nationalités, j'ai compris à quel point il est vrai de dire que la musique est universelle !
C'est pourquoi je pense que, même si l'apprentissage d'un instrument est long et difficile, le jeu en vaut vraiment la chandelle, et même si on ne devient pas tous des musiciens hors pair, chacun à son niveau peut trouver sa place dans un ensemble et faire entendre sa "voix".
Bon courage et bonne continuation à tous ceux qui commencent ou débutent !
Sophie Weil, violoniste
Un travail de longue haleine
J'ai commencé le violon à l'age de 7-8 ans, en privé à Strasbourg avec M. Paul Fichter, un grand monsieur qui joue du violon avec passion (je me souviens de m'être sentie toute petite devant lui et d'avoir eu envie de jouer et de bouger avec élan, comme lui).
Puis, après un bon nombre d'années (5-6 ans), où dans la plus belle confiance (ou inconscience ?) je progressais et jouais aux auditions avec le sourire, j'ai déménagé près de Sélestat et suivi mon professeur à l'ENM de Colmar. Un peu craintive, j'ai commencé l'orchestre (ouille, c'est dur de jouer avec les autres et à la même vitesse…), le solfège (mais à quoi bon reconnaître des accords ?), seul l'enseignement du violon n'avait pas changé… moi si ! Regarder, écouter, puis refaire après mon professeur ne me suffisait plus. Je butais contre mes difficultés (techniques et autres…), une période " bénie " se finissait. L'effort, l'organisation, l'autonomie, la régularité : de nouvelles notions (me semblait-il) m'apparaissaient, m'assaillaient…Découragement, lassitude, désillusions, et puis… j'ai persisté, parce que c'est beau de jouer tout de même avec d'autres dans un orchestre, et surtout, pour moi, de faire de la musique de chambre et de l'orchestre de chambre.
Mon professeur a décidé de changer de région, et j'ai donc continué mon parcours dans la classe d'une jeune dame très dynamique, Hélène Sanglier ! Elle arrivait à temps pour me secouer les puces et me sortir de mes questionnements "technico-mélancolico-violonistiques" d'adolescente ! A tout problème technique ou musical, des possibilités de travail, de réponses parfois, s'offrent à nous. Bien organiser son "armoire cérébrale" (" ne pas mettre les chaussettes avec les chemises ! ") et apprivoiser l'expression de ses sentiments…tout un programme !
Transmettre, vibrer et faire vibrer, en musique, c'est essentiel ; et nous sommes tous, musiciens débutants, amateurs, professionnels, dans cette recherche permanente, merveilleuse, mais impalpable et jamais complètement acquise. C'est la patience, l'humilité et l'amour de cette quête qui nous fait progresser, avancer. Pour les instrumentistes à cordes, c'est aussi le plaisir du son résonnant (pas forcément évident au violon !), des couleurs, des volumes…
Peu à peu, j'ai pris conscience de toute cette richesse et un travail de longue haleine pour tendre vers elle s'est mis en place chez moi, soutenue et guidée par une équipe de professeurs très compétente et passionnée. L'exigence de qualité qu'ont su me transmettre ces professeurs (violon, musique de chambre, orchestre et solfège) m'a vraiment portée et me guide encore dans ma pratique du violon, de la musique.
Sylvie, violoniste
Des satisfactions personnelles
"Christian, pratiques-tu depuis toujours la musique en tant qu'amateur ?
- Oui, pratique amateur mais toujours intense, toujours à travailler de nouvelles pièces et à étendre mon répertoire.
- Qu'est-ce qui t'a poussé à la pratique de l'orgue ?
- La fréquentation des églises et une espèce de fascination pour cet instrument de prime abord impressionnant, magique !
- Pourquoi le conservatoire de Colmar ?
- Parce que cet établissement de haut niveau était ouvert aux adultes. J'ai eu d'excellents professeurs, mais les sollicitations étaient telles que leurs activités d'enseignement étaient mises de côté. J'ai donc cherché à me perfectionner pour proposer pendant les messes ou autres offices des interventions musicales de qualité. Je n'étais pas mauvais, mais je voulais franchir un cap et être en mesure par un travail assidu d'être capable d'aborder par moi-même un large répertoire.
- Quel cursus y as-tu suivi ?
- En six ans, j'ai parcouru le cursus qu'il m'était possible de suivre au conservatoire. Je suis entré en cycle moyen, puis j'ai poursuivi en cycle supérieur en visant le DEM puis le cycle de perfectionnement afin d'approfondir technique et interprétation. J'ai également décroché un Certificat de fin d'études en musique de chambre et en harmonie.
- Qu'est-ce que cela t'a apporté ?
- Des satisfactions personnelles. N'étant pas Colmarien, le travail en ensemble n'a pas pu se poursuivre, enfin régulièrement.
- Pratiques-tu toujours et sous quelle forme ?
- Je pratique toujours l'orgue, tous les jours ou presque. Je donne une quinzaine de concerts par an sous diverses formes : en soliste, en accompagnant des solistes instrumentaux ou vocaux, en accompagnant des choeurs."
Christian Klipfel, organiste
La musique se partage
Il y a maintenant 11 ans que j'ai passé le concours d'entrée pour intégrer, ce que j'appelais d'une petite voix pleine d'admiration, mêlée à un peu de crainte je l'avoue, le conservatoire de Colmar. J'y ai ainsi passé dix belles années, mêlant échecs et réussites, travail fastidieux (que celui qui n'a jamais ronchonné devant ses gammes me jette la première pierre...) et musique d'ensemble ainsi que les voyages d'orchestres qui restent toujours gravés dans les mémoires...
Nous trouvons évidemment toujours des petits détails à critiquer, mais quand on s'en va, on se rend compte que tout de même, nous étions bien dans notre petite ENM (Ecole Nationale de Musique)...
J'aimerais remercier tous ceux, professeurs et élèves, qui y ont fait (et font toujours) régner une ambiance agréable, propice au travail et aux échanges, qui partagent leur musique et qui aiment ce qu'ils font. Car on oublie souvent l'essentiel aujourd'hui dans le monde de la musique, entre les examens, les concours, les diplômes, les réformes... La musique se partage, se donne, se reçoit, elle nous permet d'exprimer ce que nous avons en nous, et cela je crois l'avoir appris ici pendant ces dix ans.
Je souhaite à tous de beaux moments musicaux.
Jennifer Pio, violoniste
Ma vie au conservatoire de Colmar
Ma vie au conservatoire, c'est tout d'abord et avant tout 10 ans dans la classe d'Hélène Sanglier.
Au contact de cette admirable professeure, mon cheminement avec le violon a été tout un monde. Apprendre l'instrument impliquait en effet une disposition éveillée et de la curiosité vis-à-vis du violon, de la musique, de mon entourage... J'ai été amenée à porter un regard exigeant sur moi-même, à déceler mes propres fonctionnement, à travailler avec mes qualités...
Parmi les multiples facettes de cet apprentissage aux côtés d'Hélène Sanglier, il y avait le "travail d'artisan" : savoir travailler seule, organisée, avec les bons outils aux bons endroits. Et puis toutes ces images, encore opérantes aujourd'hui et bien plus efficaces que de longs discours (le caramel fondu, les petites semelles de plomb, la bobine de fil, le flux et le reflux, zoom avant-zoom arrière...), et, par là, une expérience toujours organique et saine du jeux instrumental. Avec beaucoup de finesse, Hélène approchait mon travail tantôt avec intransigeance et insistance tantôt avec chaleur, m'aidant à prendre confiance. Elle savait déceler où je me trouvais. Durant toutes ces années, elle a tâché de provoquer les bonnes rencontres, efficaces et très apprenantes (stages, week-ends L'Amirésol), occasions pour moi de mettre mon nez au-dehors du Conservatoire. Enfin, c'est indéniablement au contact d'Hélène que se sont forgées mes affinités en tant que musicienne, en particulier pour ce qui est des concerts interdisciplinaires : le mime, la calligraphie, improviser sur des films muets, travail sur les couleurs, se mobiliser sans cesse et sortir de sa zone de confort...Avec Mme Sanglier, je me suis sentie accompagnée à tous points de vue, au-delà de l'instrument. C'était, et c'est encore, apprendre à être dans la vie comme une funambule, mobile, toujours prête à ajuster, à changer ses appuis (devenir funambule était mon rêve d'enfant...).
Au conservatoire de Colmar, il y avait bien sûr la musique de chambre avec Stéphane Cattez. Une grande aventure et un magnifique apprentissage. Il sagissait d'apprendre à travailler seul en tant que groupe, à plonger dans le texte, décoder, organiser. Et puis...l'énergie...!! Ah oui ! Il faut se mobiliser, cela ne se fait pas tout seul! Et quand je croyais tout avoir donné, tombait souvent le joli nom de "grand-mère" ("pourquoi ne pas plutôt faire du tricot"?).
Pour finir, quelques mots sur l'orchestre. Le mercredi soir était le rendez-vous privilégié de la semaine. Il fallait au début apprendre quelques principes, par exemple ne pas se retourner sans cesse lors de solos chez les vents ("Solvejg, n'as-tu donc jamais vu un basson??") et s'arrêter de jouer quand le chef s'arrête de diriger (quelques regards ammusés tournés vers moi en plein "solo" me l'ont vite fait comprendre...) Et quelle immense fièreté de jouer ensuite pour première fois la 4e Symphonie de Tschaïkovsky avec "les grands", de partir en voyage...Enfin, être violon-solo pendant quelques années a été mon luxe et ma joie.
C'est donc avec beaucoup de gratitude que je termine ces quelques témoignages. Merci au conservatoire de Colmar. Bon vent à sa belle équipe !
Solvejg Maedler, violoniste